Dictateurs "amis de la France" - morceaux choisis


Blaise Compaoré (Burkina-Faso) A la faveur d’un coup d’État en 1987 (dont les principaux parrains furent Houphouët-Boigny et Foccart), Blaise Compaoré élimine son rival politique, putschiste lui aussi mais dévoué à son peuple, Thomas Sankara, mettant un terme aux espoirs d’émancipation. Depuis, le Burkina s’est engouffré dans le schéma classique d’un pays françafricain : corruption, pillage des ressources naturelles (coton via la société Sofitex, or via la société Sirex), népotisme, assassinats politiques (le journaliste Norbert Zongo en 1998)… Le Burkina est un des derniers au classement IDH (175ème). Très proche de Paris, son principal bailleur de fonds, Campaoré a soutenu le criminel de guerre Charles Taylor dans le dépeçage du Liberia et vendu des armes aux rebelles du RUF en Sierra-Leone. Il a envoyé son armée participer à la prise du pouvoir par Bozizé en Centrafrique et au putsch de Baré Maïnassara au Niger en 1996.

Paul Biya (Cameroun) Mis en selle par Elf, de l’aveu même de l’ex-PDG d’Elf Loïc Le Floch-Prigent, Paul Biya succède en 1982 au dictateur Ahidjo, qui avait lui été mis en place par Jacques Foccart. Indétrônable, Biya bénéficie du savoir-faire en manipulation électorale de la France, qui voit en lui un rempart contre les partis anglophones, pour se faire réélire à chaque scrutin… Peu importe la répression exercée contre les journalistes, militants démocrates ou chefs traditionnels. Car le pays offre aussi de belles possibilités de profits à des groupes français influents, comme Elf, Rougier ou Bolloré.

Faure Gnassingbe Eyadema (Togo) En 1963, le sergent Étienne Gnassingbe Eyadéma commence sa carrière de futur dictateur par l’assassinat du leader de l’indépendance togolaise, le président Sylvanus Olympio. Depuis, son despotisme, sa férocité et son accaparement de l’aide et des richesses du pays (phosphate) ont contraint 1/10ème de son peuple à l’exil. L’armée, pléthorique, a réprimé les nombreux soulèvements populaires et semé la terreur. Chirac a applaudi les mascarades électorales de 1993, 1997 et 2003 qui reconduisaient son « ami personnel ». Rebelote en avril 2005 pour le successeur, Faure Gnassingbe : élections truquées et massacre de 500 à 800 opposants. Tel père, tel fils, hélas.

Omar Bongo (Gabon… depuis 40 ans !) A été réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages selon les résultats officiels. L’opposition a dénoncé des fraudes massives, constatées lors du scrutin. Le Gabon est militairement lié à la France par des accords de défense aux clauses secrètes. Plusieurs centaines de soldats d’élite français y stationnent en permanence. Le Gabon est un petit pays qui a du pétrole. Résultat : le PIB / habitant est élevé pour l’Afrique (5 500 $ par an). Mais le pays suscite les convoitises. De l’aveu de l’ex-président d’Elf, le gouvernement du Gabon se confond pratiquement avec Elf. Pour le plus grand profit d’une minorité (clan au pouvoir, actionnaires d’Elf, partis politiques français…). Et le malheur d’une majorité de la population gabonaise, qui n’a même pas de quoi se soigner.

Idriss Déby Itno (Tchad) Le Tchad constitue une base arrière essentielle pour la présence militaire française en Afrique. Ancien élève de l’École de guerre de Paris, Déby a pris le pouvoir par la force en 1990. Depuis, on ne compte plus les exactions commises par les « forces de sécurité » tchadiennes, à l’étranger (Congo-Brazzaville, Niger, Centrafrique…) et surtout dans le pays (torture et liquidation d’opposants, massacres à caractère ethnique). Ce qui n’empêche pas en 1997 Alain Richard, alors ministre de la Défense, de chanter ses louanges, tandis que des instructeurs de la DGSE « instruisent » la Garde Présidentielle… Non content d’être criminel, le régime Déby est aussi prédateur, comme la Banque mondiale a pu le constater dans la gestion des ressources pétrolières.

Denis Sassou-Nguesso (Congo Brazzaville) Lors des guerres civiles de l’été 1997 et de 1998-99, financées par Elf et plusieurs banques françaises, les milices de Sassou (les Cobras) ont massacré et violé de façon systématique. On parle de 100 000 morts. La justice française a reconnu en 2002 qu’on pouvait parler de Denis Sassou Nguesso comme d’un « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité ». L’affaire des « disparus du Beach », le massacre de 300 jeunes rapatriés, est venue le confirmer. Sur un autre registre, un fond d’investissement américain a montré qu’entre 2003 et 2005, il avait « oublié » de comptabiliser dans les recettes publiques près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers, soit plus de 15% du budget de l’Etat ! Et pourtant, c’est ce président-là que Jacques Chirac choisit, en mars 2006, pour ouvrir la conférence de Paris sur le financement du développement… http://www.pacifisme.com/spip.php ?rubrique9


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Denis Sassou-Nguesso (Congo Brazzaville)
Lors des guerres civiles de l’été 1997 et de 1998-99, financées par Elf et plusieurs banques françaises, les milices de Sassou (les Cobras) ont massacré et violé de façon systématique. On parle de 100 000 morts. La justice française a reconnu en 2002 qu’on pouvait parler de Denis Sassou Nguesso comme d’un « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité ». L’affaire des « disparus du Beach », le massacre de 300 jeunes rapatriés, est venue le confirmer. Sur un autre registre, un fond d’investissement américain a montré qu’entre 2003 et 2005, il avait « oublié » de comptabiliser dans les recettes publiques près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers, soit plus de 15% du budget de l’Etat ! Et pourtant, c’est ce président-là que Jacques Chirac choisit, en mars 2006, pour ouvrir la conférence de Paris sur le financement du développement…
Idriss Déby Itno (Tchad)
Le Tchad constitue une base arrière essentielle pour la présence militaire française en Afrique. Ancien élève de l’École de guerre de Paris, Déby a pris le pouvoir par la force en 1990. Depuis, on ne compte plus les exactions commises par les « forces de sécurité » tchadiennes, à l’étranger (Congo-Brazzaville, Niger, Centrafrique…) et surtout dans le pays (torture et liquidation d’opposants, massacres à caractère ethnique). Ce qui n’empêche pas en 1997 Alain Richard, alors ministre de la Défense, de chanter ses louanges, tandis que des instructeurs de la DGSE « instruisent » la Garde Présidentielle… Non content d’être criminel, le régime Déby est aussi prédateur, comme la Banque mondiale a pu le constater dans la gestion des ressources pétrolières.
Omar Bongo (Gabon)
Au pouvoir depuis 40 ans...

A été réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages selon les résultats officiels. L’opposition a dénoncé des fraudes massives, constatées lors du scrutin. Le Gabon est militairement lié à la France par des accords de défense aux clauses secrètes. Plusieurs centaines de soldats d’élite français y stationnent en permanence. Le Gabon est un petit pays qui a du pétrole. Résultat : le PIB / habitant est élevé pour l’Afrique (5 500 $ par an). Mais le pays suscite les convoitises. De l’aveu de l’ex-président d’Elf, le gouvernement du Gabon se confond pratiquement avec Elf. Pour le plus grand profit d’une minorité (clan au pouvoir, actionnaires d’Elf, partis politiques français…). Et le malheur d’une majorité de la population gabonaise, qui n’a même pas de quoi se soigner.

Paul Biya (Cameroun)
Mis en selle par Elf, de l’aveu même de l’ex-PDG d’Elf Loïc Le Floch-Prigent, Paul Biya succède en 1982 au dictateur Ahidjo, qui avait lui été mis en place par Jacques Foccart. Indétrônable, Biya bénéficie du savoir-faire en manipulation électorale de la France, qui voit en lui un rempart contre les partis anglophones, pour se faire réélire à chaque scrutin… Peu importe la répression exercée contre les journalistes, militants démocrates ou chefs traditionnels. Car le pays offre aussi de belles possibilités de profits à des groupes français influents, comme Elf, Rougier ou Bolloré.

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